21/06/2011 à 19h23
A cinq mois du lancement de la première édition du XTREM Tour, Pascal PICH, le quintuple champion du monde dultra triathlon et détenteur de neuf records du monde, qui aura la lourde tache de relever le défi de cette première mise en place.
Pascal, vous êtes le concepteur de cette course novatrice qui sera officiellement reconnue comme telle en 2012, parlez nous du concept.
Le X’TREM Tour est parti de l’idée d’effectuer un TOUR de la France en triathlon. Depuis ma plus tendre enfance je rêve à ces géants de la route que sont les cyclistes, et j’ai pensé qu’il serait peut être judicieux de créer une épreuve reprenant l’esprit du TOUR cycliste, mais adapté aux spécificités du triathlon.
Pourquoi avoir préféré tenter l’aventure seul cette année avant d’officialiser la compétition en 2012 ?
La réponse est simple. On ne pouvait pas se permettre de « balancer » sur la route d’une telle épreuve une cinquantaine d’athlètes, sans avoir pris le soin de tester le concept auparavant. Afin de ne pas prendre le risque d’avoir 80% d’abandons après une semaine de course, nous avons trouvé plus judicieux de tester grandeur nature l’épreuve cet été, afin de rectifier le tir sur le nombre des étapes et leurs distances et profils si besoin est. De plus, nous avons pensé que l’idée était bonne d’effectuer cette reconnaissance sous forme de road show, en proposant dans toutes les villes étapes, des démonstrations, animations et opérations de street marketing, invitant ainsi le public à se déplacer et ainsi s’intéresser de plus près au concept du X’TREM Tour, et au fait qu’en 2012, ils pourront revivre cet évènement, mais cette fois sous forme de compétition officielle.
A ce jour, où en êtes vous de la mise en place du X’TREM Tour ?
Les choses évoluent plutôt bien. Il nous manque encore cinq villes étapes, mais les négociations vont bon train et ce vide devrait être vite comblé. Nous avons beaucoup travaillé sur la partie animation, et nous sommes ravis du résultat,, qui va nous permettre de proposer environ quatre heures d’animations sur chaque site arrivée. La grosse difficulté reste à ce jour de trouver les partenaires financiers, et sur ce point là, on peut dire que nous ramons beaucoup.
Vous ne trouvez pas de partenaires prêts à s’engager à vos cotés ?
Ce n'est pas vraimpent le terme exact, et heureusement, nous en avons déjà quelques uns. Ce qu'il faut savoir, c'est que le X’TREM Tour, ce sera une quarantaine de personnes sur le terrain durant plus de trois semaines. Toutes ces personnes, il faut les gérer, les nourrir, les loger, les véhiculer et pour certaines, les rémunérer. Tout cela à un coût ! Nous avons décidé de ne rien demander aux communes qui nous accueillent, c’est donc à nous de prendre en charge les animations, et là encore, ça a un coût ! Le budget à trouver est donc important.
Pensez vous que le projet n’intéresse pas les partenaires ?
Non, loin de là. Toutes les personnes qui ont eu le dossier en mains l’ont trouvé intéressant et innovant. Les personnes sont admiratives et trouvent le concept vraiment sympa. Je pense que le problème vient du fait que personne n'ose réllement s'engager. Peut être attendent ils de voir pour investir sur un projet sans risques. En 1903 lorsque le premier TOUR de France s'est élancé, peu de monde croyait à la réussite de l'aventure. Pourtant un siècle plus tard, on peut dire qu'ils s'étaient trompés, puisque le TOUR est devenu un des plus grands évènements de la planète. Nous n'avons pas cette ambition pour le X'TREM Tour, mais je suis convaincu que l'épreuve peut devenir une belle compétition avec un interêt certain.
Bien entendu, je comprends très bien que tout le monde ne puisse pas répondre favorablement à nos demandes, mais j'avoue ne pas toujours comprendre certaines stratégies marketings. Pour un partenaire, l'essentiel n'est-il pas d'avoir de bons retours médias, une bonne visibilité, et si possible que l'image de sa marque soit associée à un athlète propre ou une épreuve saine. C'est le cas du X'TREM Tour, qui propose un réel bon plan média, une épreuve "verte" et nature, ainsi que l'assurance qu'elle sera effectuée par un athlète sain.
Si vous ne parveniez pas à réunir le budget, qu’adviendrait-il du X’TREM Tour 2011 ?
Quoi qu’il en soit, avec ou sans budget, je pars. Nous avons beaucoup travaillé, je m’entraîne comme un forçat entre 3 et 8 heures par jour, et je n’abandonnerai pas faute de moyens. Certes, nous devrons revoir certaines choses comme les animations ou les accompagnateurs cyclistes, mais je serai bien au départ de Palavas les Flots le 21 juillet. Lorsque j’étais militaire au 1er régiment de hussards parachutistes, la devise était : »Même si tu as tout perdu, souviens toi qu’il te reste l’honneur à sauver ». Je l’ai adopté, et c’est ce qui me fait avancer.